
Je vous présente aujourd’hui Pierre Scheffer (1886 – 1949), un de nos arrière-grands-pères paternels, le père de notre grand-mère Paulette. Sa branche paternelle est celle qui navigue entre Moselle et Luxembourg – voir le billet consacré à la lettre S. Ses origines maternelles sont meusiennes, avec un rameau qui part se promener en Haute-Marne. Pierre exerçait la profession de clerc d’huissier lorsqu’il s’est engagé volontairement dans l’armée pour quatre ans en 1904, quatre ans qui se sont transformés en presque toute une vie. La liste des campagnes auxquelles il a participé est impressionnante. On voyage avec lui d’Italie en Pologne en passant par l’Algérie ou la Tunisie. Son livret militaire fait des kilomètres et n’est qu’une succession d’éloges relatives à sa bravoure. Blessé à de multiples reprises, il n’aura de cesse de retourner sur le terrain le plus rapidement possible, quitte à minimiser ses fractures et autres traumatismes. À noter que ses distinctions et décorations se sont aussi accumulées, jusqu’à obtenir celle qui fait la plus grande fierté de sa mère, et de sa famille, puisqu’il est finalement nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Étrangeté patronymique : si sur l’acte de naissance luxembourgeois du père de Pierre, ainsi que sur son acte de mariage rédigé en français, les autorités compétentes ont orthographié son patronyme Scheffer, il est à noter que sur l’acte de naissance de Pierre, français, le patronyme de son père devient Schœffer et de fait, le nom de famille de notre arrière-grand-père est ainsi orthographié en 1886 lorsqu’il voit le jour à Revigny-sur-Ornain. Ce qui est étrange c’est que sur les actes de naissance de sa sœur aînée et de son frère cadet, le nom de leur père a repris l’orthographe Scheffer, donc Pierre n’a dans l’absolu pas le même nom de famille que ses frère et sœur. Bis repetita avec la génération suivante, où Pierre déclare un premier enfant Scheffer, puis un second deux ans plus tard Schœffer, notre grand-mère en l’occurrence, les deux en France. Je vous passe l’entête de son livret militaire sur lequel se chevauchent au moins trois ou quatre versions orthographiques de son nom de famille, barrées ou raturées. C’est en 1932 qu’un jugement du tribunal de Bar-le-Duc pose définitivement l’orthographe du patronyme Scheffer. M’est avis que les passages répétés de la frontière franco-luxembourgeoise ont joué leur petit rôle dans cette insolite histoire de nom.
Hihi, pauvres officiers d’Etat Civil, ils finissaient par en perdre leur latin… ou leur luxembourgeois.
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Le plus étonnant étant que ça s’est reproduit sur deux générations !
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