
… ou LEIPZIG.
Commençons ce challenge hors de nos frontières et prenons la direction de Leipzig, aujourd’hui ville-arrondissement d’Allemagne centrale, au nord-ouest du Land de Saxe. Mais Leipzig est également le nom d’une bataille napoléonienne, aussi connue sous le nom de « bataille des Nations », qui s’est livrée du 16 au 19 octobre 1813. Enfin, et c’est ce qui nous intéresse pour ce billet, c’est l’endroit où nous perdons la trace de Nicolas NOCART, notre ancêtre à la génération 8, l’arrière-arrière-grand-père de Marie NOCART, notre arrière-grand-mère.
Nicolas est longtemps resté accolé à tout plein de points d’interrogation, et malgré une belle avancée cette année qui nous a permis d’en savoir plus sur son parcours militaire au 7e régiment de cuirassiers, il reste encore « l’ancêtre qui n’est pas né et qui n’est pas mort » ! En effet, pour estimer sa date de naissance, nous n’avons en notre possession que la reconnaissance qu’il fait de son fils à Verdun en 1806 et sur laquelle il est mentionné son âge et sa ville de naissance. Or la commune en question se trouvant dans les Ardennes, dont beaucoup (trop !) d’archives ont été détruites lors de bombardements en 1940, l’acte de naissance de Nicolas est introuvable et l’on peut juste supposer qu’il est né autour de 1778. Son décès n’est pas établi non plus puisque sa fiche matricule, que je suis allée chercher au S.H.D. cet été (un grand moment passionnant et enrichissant) se termine sur une amputation le 18 octobre 1813.
En échangeant avec la personne sur place à Vincennes, en charge de l’orientation, j’apprends que notre ancêtre était très grand pour l’époque (1m73). Il me laisse également un espoir de retrouver des informations en plus que celles déjà récoltées dans les deux registres consultés : « tant que vous ne voyez pas la mention décédé ou rentré dans son foyer, vous devez pouvoir retrouver sa trace dans d’autres registres » … Seulement voilà, si notre grand gaillard de Nicolas a déjà survécu à un boulet de canon lors de la bataille d’Essling en mai 1809, nous avons de gros doutes quant aux suites de son amputation de la cuisse le 18 octobre 1813, sachant qu’il est noté « prisonnier de guerre » le même jour. De gros doutes car après avoir lu nombre d’ouvrages (extraits) sur la bataille de Leipzig, je retiens que celle-ci fut une véritable catastrophe (boucherie ?) pour les troupes napoléoniennes qui furent décimées en nombre. J’ai aussi noté au détours d’une lecture que pour atténuer le nombre de morts, il fut décidé en haut lieu de transformer des défunts en prisonniers… Une porte reste cependant entrouverte pour des recherches supplémentaires, car s’il avait fait partie des décédés qui furent transposés dans la case des prisonniers pour la forme, pourquoi avoir rajouté qu’il fut amputé le même jour ? Reste à trouver la porte !
Nicolas fera bien évidemment l’objet d’un (ou plusieurs) billets plus détaillés lorsque nous aurons fait le tour de la question et que nous penserons être arrivés au bout des recherches le concernant. Avec les documents déjà récupérés un long travail va commencer pour le pister avec le plus d’exactitude possible en croisant les journaux de marche de son régiment et les éléments que nous avons sur sa vie, celle de sa compagne et de son fils. Je dis « nous » car c’est un dossier que je travaille en collaboration avec Jean-Claude et Colette ; si j’ai bien compris les schémas explicatifs, nous sommes cousins germains éloignés au premier degré. Je souhaite les remercier ici car c’est lorsqu’ils m’ont fourni sur un plateau les cotes exactes des registres à consulter au S.H.D. que je me suis prise par la main pour traverser Paris, et aller affronter le majestueux Fort de Vincennes.
Que de mystère et d’aventure pour ce premier billet !
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C’est incroyable de nous faire si bien voyager dans le temps historique (joli pléonasme) et les turpitudes habituelles qui semblent liées à notre condition. Merci Béa c’est à chaque fois un énorme plaisir.
Bon challenge.
François
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Merci François 🙏
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Belle énigme !
Une piste pour le décès : s’il était de confession catholique, il y a probablement aux archives du diocèse l’acte de sépulture (qui en principe indique lui-même date et lieu du décès). Bonnes recherches !
Laure Mestre
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Une nouvelle piste à creuser ! Merci Laure 🙂
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Difficile d’imaginer maintenant une vie sur les champs de bataille ! J’espère que tu trouveras la bonne porte pour en savoir plus sur Nicolas.
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On va y travailler, …sans se disperser 🙈😊
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C’est drôle, j’ai moi aussi un ancêtre qui a participé à cette bataille de Leipzig. Il était sergent au 112e de ligne (si je ne me trompe pas) et a été supposé prisonnier au terme de la bataille. J’ignore comment il est rentré chez lui et dans quel état; dans tous les cas, il était de retour dans son village du Brabant wallon en 1815.
J’ai aussi des NOCART dans le Hainaut, dans un village qui s’appelle Pont-à-Celles.
J’espère que tu trouveras une piste pour en savoir plus.
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Quelle chance d’avoir pu le pister ! Je crois que les Ardennes et leurs archives lacunaires sont un gros obstacle…
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Voilà un ancêtre qui concentre beaucoup de questions ! A première vue il n’apparaît pas dans la maigre liste des soldats revenus de captivité en Sous-Série GR Yj du SHD. En espérant que cet article pourra permettre de retrouver d’autres pistes !
Bon #ChallengeAZ !
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Merci Sébastien. Nicolas n’a pas fini de nous interroger mais nous persisterons 😊
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Superbe début de challenge … vite vite le prochain billet
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Merci Véronique. Pas trop vite quand même je n’ai que peu d’avance sur la rédaction des articles 🙃
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Sous l’empire, les actes de décès sont retranscrits dans les registres de décès de la commune de naissance. Cela peut se faire bien des années plus tard… Peut-être que les tables décennales, si elles ont échappé aux bombardements le mentionnent?
Bonne chance
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Démarrage en trombe pour ce premier article, passionnant de bout en bout. Rendez-vous au B.
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Merci Jean Francois, on va essayer de tenir la distance 🙂
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