X comme x de SaXe

Archive : Inventaire après décès de Madame Claire MEYER née AUDIBERT, à la requête de Monsieur Jean (Johannes) MEYER son époux, et en présence de Mademoiselle Jeanne MEYER, Georges Léon et Louis MEYER, ses trois enfants.  Le 2 août 1912 à neuf heures du matin.

Lieu : VERSAILLES (Yvelines).

Visite générale : La maison où vivait et où est décédée Claire, rue Porte de Buc. Maison louée verbalement par les époux à Madame veuve HUMBERT de Rambouillet. La maison est composée d’une cuisine, une pièce servant de bureau. Au premier étage, une chambre à coucher et une salle à manger. Une cour servant également de chantier et un hangar. Une boutique s’articulant autour de trois vitrines.

Promenade dans l’inventaire (morceaux choisis) : Dans la cuisine, quatre casseroles, une bassinoire, un chaudron, une marmite, un poêlon, deux chaufferettes le tout en cuivre. Une cuisinière, un fourneau à gaz, une fontaine filtrante et quatre lampes. Un buffet à deux corps et un panier à ouvrage. Dans le bureau, un porte parapluie en chêne, un petit guéridon et un secrétaire en noyer. Une petite bibliothèque en acajou dans laquelle environ soixante volumes reliés et brochés. Un support de presse à copies. Deux statuettes en terre cuite, quatre vases à fleurs, une pendule en marbre, deux candélabres en bronze, deux porte bouquets en porcelaine de saXe. Dans la chambre, un calorifère, un porte pelle et pincettes garni. Dans la salle à manger, un tapis en linoléum, une étagère sur laquelle environ cent cinquante romans divers.

Broderies : Nous arrivons ici dans la demeure de celui que nous appelons notre ancêtre suisse, tailleur de pierres puis marbrier. Né en 1854, je retrouve des traces de sa présence en France à partir de son mariage en 1883, cela ne veut pas dire qu’il n’y était pas arrivé plus tôt. Claire, son épouse, est native de l’Essonne, sa branche paternelle s’en va dans le Vaucluse tandis que ses ancêtres maternels se dispersent en Haute-Saône. Avec cet inventaire, nous sommes en terrain connu de notre génération et pourtant pas aussi familier que cela. À notre époque, seule l’entreprise de marbrerie qui a perdurée dans la famille jusqu’à nos parents, est présente à cet endroit, des bureaux et une boutique. On peut imaginer qu’une partie « habitation » était réservée à la famille au début du siècle. Mais au vu du descriptif des pièces décrites dans l’inventaire du jour, sachant que Claire et Johannes ont eu quatre enfants, je me demande bien comment tout ce petit monde pouvait cohabiter dans un lieu qui ne contient qu’une chambre. Et je ne parle pas de la mère de Claire qui est également domiciliée à cette même adresse. Il y a clairement un loup, que la prochaine consultation de plans et cadastres devrait je l’espère m’aider à comprendre.  Je suis restée ici dans la partie consacrée au mobilier personnel, mais l’acte affiche une longue description des marchandises, outils et matières premières, clientèle et achalandage que j’exploiterai dans une série d’articles que je projette de rédiger sur l’arrivée en France de notre ancêtre helvète, et son labeur qui aboutit à une entreprise familiale transmise sur quatre générations. Fun fact : je découvre sur cet acte que notre arrière-arrière-grand-père avait conservé sa nationalité suisse. Heureusement que j’avais deux autres dossiers de naturalisation bien identifiés à récupérer lorsque j’ai traversé Paris et même plus, pour tenter de retrouver le sien, sur le site des archives nationales de Pierrefitte en Seine-Saint-Denis…

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