B comme BARBOTEUSES & BRASSIÈRES

…ou VERSAILLES.

Passons aujourd’hui par Versailles, rue Edouard Charton, une longue voie qui sépare le quartier Saint-Louis du quartier des Chantiers. J’avais le choix des endroits dans le chef-lieu du département des Yvelines, notre famille y ayant vécu sur plusieurs générations, mais je décide d’entrer aujourd’hui au 12 de la rue Charton, adresse où notre arrière-grand-tante Jeanne tenait une mercerie.

Deux petites marches, une jolie porte en bois qui s’ouvre en faisant résonner le doux bruit d’une clochette. Ding dong, nous voici dans le commerce de bonneterie, mercerie et nouveautés chez Tante Jeanne qui nous salue derrière le comptoir, au fond de sa boutique. Deux chaises nous invitent à patienter. Près du miroir le porte manteaux prendra soin des lourds vêtements dont s’allègeront les dames pour circuler plus aisément autour des rayonnages et des mannequins ; sur le comptoir un porte pipe est mis à la disposition des fumeurs, juste à côté de la caisse.

On y choisit alors une belle robe car le printemps arrive, ou l’on cherche un cadeau de naissance parmi les lots de layettes, de barboteuses et autres brassières qui attendent de vêtir un nouveau-né. Les couturières y trouvent tout un tas d’accessoires, des boutons aux rubans de velours, en passant par la dentelle. On peut également s’offrir de la lingerie, ou réapprovisionner le tiroir de sous-vêtements des enfants qui grandissent trop vite. Bref, on trouve beaucoup de chose chez la Tante Jeanne, et on aime aussi y passer un moment pour échanger avec la gardienne de ce lieu chaleureux, sur les nouveautés qui viennent d’arriver.

Jeanne MEYER épouse DUFETEL est née en juin 1884 à Paris. Aînée d’une fratrie de cinq, elle aura quatre frères dont deux n’atteindront pas l’âge adulte. Louis, le petit dernier, est notre arrière-grand-père. Jeanne épouse en 1921 Alfred DUFETEL, natif de la Somme, jardinier de son état. Elle est alors fleuriste. Il semble qu’au décès d’Alfred en 1934, Jeanne devenue veuve passe du commerce de fleurs à la mercerie, sans doute plus facile à gérer sans son époux. Mais cela reste à vérifier. Tante Jeanne décède à Versailles en 1951. Elle repose dans le caveau familial du cimetière des Gonards.

Nous pouvons encore creuser dans la vie de Jeanne, je pense notamment à ce « testament fait en la forme olographe » qui doit m’attendre aux archives des Yvelines et qui explique peut-être pourquoi un de ses frères a été totalement écarté de sa succession (Jeanne n’a pas eu de descendance). J’imagine aussi qu’il y a quelques archives commerciales à consulter pour retrouver sa ou ses boutiques de fleurs, à la période précédant son activité de mercière.

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