S comme SUPER Willi

… ou RÜDLINGEN.

Dispersons-nous en Suisse aujourd’hui, et plus précisément à RÜDLINGEN dans le canton de Schaffhouse. Avec sa commune voisine BUCHBERG, RÜDLINGEN se trouve dans ce qui forme une enclave de son canton, totalement entourée par le canton de Zurich et le land allemand de Bade-Wurtemberg. Le Rhin coule à ses pieds. Voilà pour les succinctes présentations géographiques. En ce qui concerne notre arbre, nous arrivons très vite en territoire helvétique puisque Johannes MEYER, l’époux de Claire AUDIBERT, un de nos arrière-arrière-grands-pères maternels y est né en mai 1854. On le retrouve à Paris en 1883 pour son mariage. Je ne sais pas s’il est arrivé en France avant. Au vu de la situation géographique décrite plus haut, je vois déjà poindre votre inquiétude quant à la langue de rédaction des actes. Et vous avez raison, tous les actes sont bien écrits en allemand, voire un mélange d’allemand et de dialecte/patois local suisse, si si, pire que la langue de Goethe ça existe, comme me l’avait confirmé une lointaine cousine. Mais il y a ici une énorme différence avec nos gens qui se promènent entre la Moselle, le Luxembourg et l’Allemagne et cette différence s’appelle Willi !  Willi est le cousin suisse qu’on devrait tous avoir pour faciliter nos recherches outre-Rhin. Figurez-vous qu’il a répertorié tous nos ancêtres (et nos collatéraux !) sur un site (The Next Generation of Genealogy Sitebuilding pour les mordus de techno que ça intéresse) et comme le hasard fait bien les choses, j’ai rapidement rencontré ce trésor à force de ratisser la toile en croisant le patronyme MEYER avec la commune RÜDLINGEN. Nos ancêtres communs avec Willi sont un couple MEYER/MATZINGER, à la génération 8 pour nous, 9 pour lui. Il a abattu depuis longtemps un travail de titan, j’imagine que le nombre d’heures qu’il a passé aux archives est incalculable : l’armature de notre branche suisse est solide, accompagnée de toutes les sources, et tout ceci en remontant jusqu’au XVI^e siècle !

Alors certes, si l’armature est là, il reste qu’il est assez difficile d’habiller l’arbre et que les ouvrages qui pourraient le permettre sont… en allemand. Mais au-delà d’être un passionné de généalogie, Willi a aussi cette qualité dont ne sont pas dotés tous les potentiels « cousins » croisés au cours de mes recherches : Willi est ouvert à l’échange et répond aux messages. C’est comme cela qu’il m’a appris que nos ancêtres MEYER, au moment où Johannes a décidé de prendre ses clics et ses clacs pour rejoindre la capitale française, étaient extrêmement pauvres, au point de (sur)vivre dans des grottes. Et d’ailleurs, si Johannes avait lui décidé de conquérir Paris, ses frères, à la seule exception de l’aîné qui est resté en Suisse, sont tous partis pour les Etats-Unis. En remontant l’arbre, nous croisons dans les générations plus anciennes quelques tisserands, des filles d’instituteurs, et nous sommes à nouveau confrontés à des familles de dix à quinze enfants. L’autre caractéristique que j’ai pu noter est que, si nous croisons bien quelques implexes dans nos branches françaises, nos mariages suisses sont un véritable méli-mélo d’unions de familles toutes apparentées par un lien ou un autre, probablement une des conséquences de la position enclavée du village. Les technologies à venir (OCR) appliquées à la généalogie me laissent un bon espoir d’aller bientôt pouvoir me perdre dans les ouvrages dédiés à ce canton et à cette commune ; ils pourraient nous en apprendre un peu plus sur ce côté isolé de notre arbre. Je pense aussi à ces registres en dehors des traditionnels BMS qui – comble de la frustration – sont bien en ligne, mais totalement incompréhensibles pour moi. Enfin, avis aux proches qui me lisent : je pense qu’un petit voyage en famille de quelques jours à Rüdlingen, sur les traces de nos ancêtres suisses, nous ferait le plus grand bien 😊