ZÉPHIR : CULTIVATEUR OPTION LÉGISTE

En référence au Salon International de l’Agriculture qui ouvrira ses portes à Paris à la fin du mois, le généathème de février nous invite à mettre en lumière « une récompense agricole ou un cultivateur de notre arbre ». Quelques diplômes ont déjà été mis à l’honneur durant le ChallengeAZ 2021, ici avec Edmé Hector Lecomte récompensé en arboriculture ou encore là quand le même Hector remporte deux prix dans la catégorie « fermes » et dans celle des « familles agricoles ». J’ai donc choisi de mettre un autre ancêtre en avant ce mois-ci, cultivateur de son état cela va de soi, mais aussi détenteur d’une belle médaille de Comice Agricole, dont je suis la gardienne, et légiste lorsque la situation s’impose : Zéphir Anselme LEVY, l’arrière-grand-père de notre grand-père Jean.

ENVIRONNEMENT FAMILIAL ET GÉOGRAPHIQUE

Dernier né de la descendance du couple formé par François Michel LEVY et Marie Thérèse Adélaïde CHARON, Zéphir naît le mardi 15 août 1843 en fin d’après-midi à Gif (Seine & Oise, puis Essonne) où son père est cultivateur au Hameau de Coupières. Sont déjà présents au foyer pour l’accueillir ses quatre frères, François Victor (12 ans), François Michel (9 ans), Eugène Prosper (7 ans) et Pierre Amédé (4 ans). Son unique sœur Thérèse Alexandrine née en 1833, ne vécut que quelques jours. Notons que si François Victor finira prématurément sa vie à l’âge de 24 ans, dans un hôpital militaire français à Malte, les trois autres frères de Zéphir vécurent et eurent une descendance. Pour rappel, François Michel, le puîné, est le père de Céline, la brodeuse du dernier article du ChallengeAZ.

Jusqu’au recensement de 1851, Zéphir et sa famille sont domiciliés au Hameau de Coupières. Ils vont ensuite s’installer au Hameau du Moulin de l’Abbaye, à quelques mètres du précédent. 

En avril 1868, alors âgé de 24 ans, Zéphir prendra pour épouse une jeune fille de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Seine & Oise, puis Yvelines), Julie Rosalie FIQUET, fille et petite-fille de cultivateurs. Il semble que les jeunes gens aient fait connaissance bien avant cette union… En effet, Hélène Hortense est âgée de 6 ans lorsqu’elle assiste au mariage de ses parents, qui la reconnaissent et la légitiment pour l’occasion. L’année suivante, le second enfant du couple, notre ancêtre Théodule Victor voit le jour dans la même commune. Georges Anselme, le troisième et dernier bambin de Zéphir et Julie naît à Gif en 1874. Il semble effectivement que la famille soit retournée quelques années au Hameau de Coupières, avant de s’installer définitivement à Saint-Rémy.

UNE VIE DE LABEUR GRATIFIANTE

Si dans les premiers recensements où apparaît Zéphir il est juste mentionné « fils », il a à peine 12 ans lorsque la colonne qualification ou profession se remplit des termes « laboureur » ou « cultivateur ». Jusqu’à son mariage, les plans de Gif et un descriptif rédigé dans la monographie communale incitent à penser que Zéphir travaillait en famille dans des vignes. Lorsqu’il installe son foyer à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, il est d’abord cultivateur au Hameau de Rhodon, et travaille pour la famille FRICHOT (que nous retrouverons en fin d’article). Après un bref passage « au village », on le retrouve à la Ferme COUBERTIN en 1891 pour une quinzaine d’années. Il y travaille entre autres sur différentes catégories de blés, et s’occupe également de la gestion des ouvriers de la propriété FRICHOT à Rhodon.

C’est en 1903, âgé de 59 ans, qu’il recevra sa médaille du Comice Agricole dans la catégorie « Grande et moyenne culture ». À partir de 1906, c’est le retour à la « ville », dans la maison de la rue Basse où il est domicilié lorsque la vie le quitte en février 1919, et où son épouse finira la sienne deux ans plus tard.

OPTION LÉGISTE

Bénie soit la presse ancienne et les faits divers rapportés de manière très détaillée que l’on peut trouver, en choisissant judicieusement les mots clés de recherche. Ainsi, on apprend à la lecture du « Petit Parisien » que le 14 septembre 1903, un horrible crime fut commis au Hameau de Rhodon, sur la personne de la veuve FRICHOT. Cette nonagénaire qui vivait seule fut en effet retrouvée bien mal en point par sa bonne. Aucun médecin aux alentours n’étant disponible dans l’heure, c’est notre Zéphir qui a été le plus rapide sur place pour constater le décès, ou plutôt le fait que la mort n’était pas très naturelle. Je vous laisse découvrir l’article en entier qui relate les faits très précisément. La folle journée se terminera à 18h00 à la Mairie, lorsqu’accompagné de l’instituteur, Zéphir déclare le décès de Céleste Elizabeth HARDELAY, veuve FRICHOT, « amie ». Pour ceux que cela intéresse, l’édition du lendemain relate que des soupçons ont tourné autour de deux ou trois vagabonds, mais ont vite été éliminés. Et les judicieux mots clés ne m’ont pas apporté de réponse quant à l’auteur du crime sur les éditions suivantes.

ANECDOTE

J’étais très jeune lorsque ma grand-mère m’a remis cette médaille du Comice Agricole, mais étonnamment je me rappelle de la scène comme si elle s’était déroulée hier. Grande fut alors ma joie lorsqu’elle me dit : je vais te donner une pièce. Immense fut ma déception lorsqu’elle rajouta : non, tu ne peux pas acheter de bonbons ou autres petits jouets avec, tu dois juste la garder.

8 commentaires

  1. Zéphir, si jeune et déjà nanti d’une profession … 12 ans … petit travailleur de la terre
    Quelle chance que cette médaille ne soit pas convertible en bonbons … Tu es tellement heureuse de l’avoir aujourd’hui entre tes mains … Patrimoine familial à léguer

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